Au Royaume-Uni, les assureurs souhaitent mettre en place un nouveau régime d’assurance dédié aux pandémies. Ils veulent en effet éviter que la situation actuelle se reproduise. La majorité des assureurs a en effet dû refuser d’indemniser les pertes d’exploitation des entreprises, au motif que la crise du Covid-19 n’avait causé aucun dommage. Plusieurs groupes de travail planchent sur un nouveau régime ad hoc.
D’un point de vue assurance des entreprises, la situation du Royaume-Uni ressemble à celle de la France. Outre-Manche également, une majorité d’assureurs ont refusé de couvrir les pertes d’exploitation des entreprises consécutives à la crise sanitaire du Covid-19, au motif qu’aucun dommage n’avait été occasionné.
Au Royaume-Uni, plusieurs groupes travaillent à une future assurance pandémie
Tout comme en France, les autorités souhaitent la mise en place d’un régime d’assurance couvrant clairement le risque que représente une pandémie. Plusieurs groupes de travail se sont déjà formés. Le marché historique Lloyd’s planche ainsi sur un plan assurant une reprise d’activité après une épidémie.
En avril 2020, Stephen Catlin, PDG de Convec, a lancé son propre groupe. Baptisé Pandemic Re, il s’agit d’un programme de réassurance adossé au gouvernement. Son objectif est de couvrir le risque de pandémie. Fin mai 2020, Pandemic Re a reçu le renfort de Maurice Tulloch, DG d’Aviva, de Stephen Hester, DG de RSA, et de Julian Enoizi, DG de Pool Re.
Pandemic Re se compose ainsi de six groupes de travail. Dans le détail : distribution et engagement client, assurance technique, modélisation et données, modèles d’exploitation, préparation à la pandémie et affaires réglementaires. Parmi les pistes prioritaires de Pandemic Re figure l’idée d’étendre le champ de Pool Re aux pandémies.
Vers une extension du champ de Pool Re aux pandémies ?
Pool Re est un dispositif d’assurance créé en 1993 pour couvrir les risques terroristes. Il regroupe la plupart des assureurs britanniques. Son principe ? Si un assureur fait face à une dommage provoqué par une action terroriste, l’assureur prend en charge une franchise, le pool le reste des indemnités. Le Trésor Britannique fait office de réassureur de dernier recours.
L’idée serait de placer Pool Re dans une holding couvrant des sinistres plus larges que les seules attaques terroristes. Pourraient s’ajouter les pandémies, les catastrophes naturelles et les cyberattaques. De quoi pouvoir indemniser correctement les entreprises en cas de nouvelle épidémie d’ampleur.