Difficile à définir, mais à la pointe des mutations du secteur, l’assurance affinitaire est un champ d’analyse encore peu usité. Le Cercle Lab est l’un des rares cabinets d’analyse à se pencher sur ce sujet. Retour sur la première édition de son livre blanc sur l’assurance affinitaire, paru fin 2019, qui interroge les perspectives du secteur.
L’assurance affinitaire demeure un des champs aveugles du secteur des assurances. La plupart des sous-secteurs assurantiels sont en effet fortement définis. Et, partant, régulièrement étudiés, à l’aide de chiffres fiables. Mais l’assurance affinitaire manque à la fois d’une définition stricte, et d’analyses systématiques. Le Cercle Lab s’est attelé à la tâche d’analyser l’état et les perspectives du secteur. En septembre 2019, le cabinet a publié un livre blanc sur le sujet. La seconde édition de ce livre blanc devrait être dévoilée d’ici quelques semaines. En l’attendant, retour sur les principales conclusions de l’étude 2019.
Le marché de l’assurance affinitaire pèse 3,745 milliards d’euros en France
Le Cercle Lab s’est, pour commencer, appuyé sur la définition de la Fédération des Garanties et Assurances Affinitaires (FG2A), pour laquelle “est considéré comme affinitaire toute garantie d’assurance, d’assistance ou service distribué par un distributeur non-assureur et qui n’est pas le motif principal d’achat du client”. Le cabinet a ensuite séparé le secteur en trois grandes familles : opérateurs téléphoniques, bancassurances et grande distribution. Le Cercle Lab a ensuite estimé le chiffre total de l’assurance affinitaire en France à 3,745 milliards d’euros. Dont 428 millions pour les opérateurs mobiles, 597 millions pour les bancassureurs et 2,72 milliards pour la grande distribution.
Pour les opérateurs mobiles, le taux d’équipement moyen en assurance affinitaire oscille entre 10 et 30% dans les réseaux physiques. Mais il bondit entre 40 et 50% pour les smartphones les plus chers (iPhone, Samsung haut de gamme). Chez les bancassureurs, entre 90 et 100% des clients assurent leurs cartes bancaires. Dans la grande distribution, les extensions de garanties ont un taux de placement de 8% en moyenne. Mais elle dépassent les 35% pour le gros électroménager et les écrans télé de grande taille.
Vers une stagnation, ou une relance grâce au digital ?
En termes de perspectives, les opérateurs mobile sont nuancés. Certes, l’augmentation du prix des smartphones a offert une croissance de CA de 10% par an ces dernières années pour l’assurance affinitaire. Mais, dans le même temps, le marché a atteint une maturité, et le e-commerce comme la grande distribution, concurrencent de plus en plus les opérateurs sur la vente de smartphones.
Chez les bancassureurs et la grande distribution, le marché de l’assurance affinitaire a tendance à stagner. Entre concurrence et volatilité des partenaires, “les heures de gloire sont dernières nous”, selon un acteur du secteur. Une réserve de croissance forte existe cependant toujours. La grande majorité des contrats en assurance affinitaire sont en effet conclus en magasin. L’e-commerce et la vente en ligne ne génèrent que très rarement ce type d’assurance. Les acteurs du secteur doivent donc orienter leur effort sur le digital, pour maintenir leur croissance.
L’amélioration de la satisfaction client devrait les y aider. Alors que le taux de réclamations en assurance affinitaire avait toujours dépassé celui des autres secteurs de l’assurance, il a rejoint l’année dernière la moyenne. Preuve d’une nette amélioration de l’expérience client au sein des spécialistes de l’affinitaire.