Les professionnels de l’hôtellerie et de la restauration envisagent de rompre avec les assureurs traditionnels. Cette décision répond au refus d’une majorité de ces derniers de couvrir les pertes d’exploitation durant la crise du Covid-19. En réaction, l’Umih, organisation patronale du secteur, veut mettre en place elle-même des contrats d’assurance adaptés à la réalité de ces métiers.
Le torchon brûle entre les hôteliers-restaurateurs et les grandes compagnies d’assurance ! En effet, ces dernières ont refusé, dans leur majorité, d’indemniser les pertes d’exploitation des professionnels de l’hôtellerie-restauration durant le confinement. Les recours de restaurateurs devant la justice se multiplient depuis. Le Tribunal de Commerce de Paris a même récemment donné raison à l’un d’entre eux contre Axa.
Face à la crise économique et les pertes des hôteliers-restaurateurs, l’Umih ne pouvait pas “rester les bras croisés“
Mais l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih), l’organisation patronale du secteur, veut aller plus loin. « Les organisations professionnelles se sont unies autour de demandes communes. Nous avons multiplié les réunions et tenté de faire avancer les débats. L’attitude inflexible des assurances est condamnable car ce sont des milliers d’entreprises qui peuvent faire faillite », dénonce ainsi l’organisation.
L’Umih souhaite donc développer, avec de nouveaux partenaires, une offre d’assurance spécifique au monde de l’hôtellerie-restauration. “Nous ne pouvons pas rester les bras croisés, il faut à tout prix aller vers une émancipation de notre secteur d’activité vis-à-vis des assurances traditionnelles. On ne veut couper les ponts avec personne, ce sont eux qui coupent les ponts avec leurs propres assurés en agissant de la sorte avec cette distance et ce cynisme, mais là, ils sont mal tombés”, pointe Alain Grégoire, chargé à l’UMIH du dossier perte d’exploitation Covid-19.
Proposer des contrats d’assurance ad hoc pour les professionnels de l’hôtellerie-restauration
L’Umih a immédiatement averti les pouvoirs publics de son intention. “Nous allons élaborer une offre permettant de garantir les besoins essentiels des professionnels, une sorte de contrat type avec les bons niveaux de garanties, de cotisations et de primes, plus adaptés aux risques auxquels les métiers comme les nôtres sont confrontés”, précise Alain Grégoire.
“Dans le monde des assurances, il n’y a pas que les assureurs traditionnels, mais il y a bien d’autres canaux, intermédiaires, spécialistes et autres cabinets de courtage. Et nous nous appuierons aussi sur les réassureurs”, complète Alain Grégoire.
L’Umih a mis en place un groupe de travail. L’objectif est de présenter les grandes lignes de cette nouvelle offre fin juin 2020. Puis de pouvoir proposer des contrats en bonne et due forme dès septembre 2020 aux 230 000 professionnels du secteur. Ils pourront souscrire ces nouveaux contrats dès le 1er janvier 2021.