La production cinématographique et audiovisuelle est à l’arrêt depuis le début du confinement. Ce pan essentiel de l’économie française espérait pouvoir reprendre ses activités de tournage ce lundi 11 mai 2020. Mais, faute d’assurance permettant de couvrir les risques encore liés au Covid-19, ce redémarrage est au point mort. La création d’une garantie ad hoc est une urgence absolue pour ce secteur.
Actuellement, les contrats d’assurance ne peuvent couvrir les risques liés à une crise sanitaire comme celle du Covid-19. Le gouvernement a récemment mandaté un groupe de travail pour définir un nouveau régime “pandémie” pour les entreprises. Un régime calqué sur celui des catastrophes naturelles. Mais ses résultats ne sont pas attendus avant l’été.
La reprise des tournages bloquée faute d’une assurance contre le Covid-19
Or, un secteur crucial de l’économie française a un besoin urgent d’avancées concrètes sur ce sujet. Il s’agit de la production cinématographique et audiovisuelle. A l’arrêt depuis le début du confinement, les tournages devaient reprendre ce 11 mai 2020. Mais la plupart n’ont pas pu le faire, pour des raisons d’assurance.
Dans une lettre à Franck Riester, ministre de la Culture et Dominique Boutonnat, président du CNC, 18 producteurs avaient alerté sur ce problème majeur. Ils rappelaient d’abord que “la crise sanitaire actuelle touche la totalité des entreprises de notre secteur et met gravement en péril l’économie du cinéma et de l’audiovisuel. Comme vous le savez, cette filière contribue très fortement, à la prospérité et au rayonnement de la France : tant en nombre de salariés qu’en part du PNB français, notre secteur devance des industries aussi majeures que l’automobile ou l’aéronautique”.
Vers un fonds de garantie pour la production cinématographique ?
Puis ils pointaient la question centrale de l’assurance des tournages. “Pour reprendre, les tournages doivent impérativement être assurés contre les risques d’arrêt ou de suspension liés au Coronavirus”. En effet, comme le demande Thomas Anargyros, le président de l’Union syndicale de la production audiovisuelle (USPA) : “Comment faire si un tournage est arrêté parce qu’un comédien est malade ou qu’un membre de l’équipe est touché ?”.
“Il faut mettre en place un fonds de garantie, pour permettre de faire face aux conséquences financières de ces arrêts. Il pourrait être abondé par l’Etat, les collectivités territoriales, les chaînes de télévision, qui, ont eux aussi, intérêt à ce que les tournages reprennent vite. Les producteurs eux-mêmes sont prêts à participer à l’effort en abondant à ce fonds ou en payant des primes d’assurance plus élevées”, complète Thomas Anargyros.
Ce fonds est encore à l’état de projet. Pourtant, comme le soulignent les producteurs, son “coût sera toujours inférieur à celui du soutien d’une industrie à l’arrêt”.