La pandémie de Covid-19 et le confinement ont imposé une généralisation du télétravail, d’ailleurs prévue par la loi. Pour autant, de nombreuses entreprises ont négligé les risques psychosociaux liés. Notamment la confusion entre vie de famille et travail, l’hyper-connectivité et l’augmentation de la charge de travail. Pour prévenir ces risques, les entreprises doivent impérativement mieux informer les salariés de leurs conditions de télétravail et des dangers qu’elles impliquent.
Durant le confinement, le télétravail a fortement progressé en France. Il a même souvent été imposé par les circonstances, sans forcément laisser le choix aux salariés, au vu de la conjoncture sanitaire exceptionnelle que nous connaissons. Selon une étude menée pendant le confinement, de nombreuses entreprises ont omis d’informer leurs salariés des risques psychosociaux liés au télétravail.
Le télétravail présente d’importants risques psychosociaux, que les services RH doivent prendre en compte
Il est pourtant de la responsabilité d’un employeur d’évaluer ces risques. Et de prendre les mesures nécessaires pour les limiter. Or, le télétravail en induit plusieurs. Le premier est lié à la charge de travail. Etant chez lui, le salarié a plus de mal à évaluer la quantité de travail à fournir, et a tendance à travailler trop et trop longtemps.
Le second est la porosité avec la vie de famille, qui peut induire une fragilité psychologique. Surtout si le droit à la déconnexion n’est pas respecté. L’hyperconnectivité, le sentiment de devoir toujours être disponible pour répondre à un message ou à un appel, est d’ailleurs le troisième grand risque lié au télétravail.
Pour limiter ces risques, des efforts de prévention sont donc indispensables. Les services RH doivent ainsi précisément informer les employés des conditions de travail (horaire, rythme). Et les mettre en garde contre ces risques. La signature d’une charte de télétravail est fortement conseillée.
Durant le confinement, les entreprises n’en ont pas fait assez pour protéger leurs salariés en télétravail
Or, selon l’étude évoquée, seuls 21,6% de salariés ont reçu un guide du télétravail, et seulement 11,8% une formation au télétravail. 4 travailleurs sur 10 seulement ont été informés de la nécessité de se déconnecter. Moins de 15% des entreprises ont prévenu leurs employés des risques psychosociaux et ont mis en place une politique de prévention.
Au final, dans 71,9% des cas, les télétravailleurs ont eu le sentiment d’avoir travaillé davantage. 41,8% se sont sentis plus stressés. Plus d’un sur deux a senti son travail déborder sur sa vie de famille. Des chiffres globalement inquiétants.
Prises par l’urgence de la situation, on peut comprendre que certaines entreprises n’aient pas réussi à prendre les mesures nécessaires. Mais une rapide mutation des services RH s’avère indispensable, pour limiter plus efficacement ces risques psychosociaux à l’avenir.