Plus d’un an après la réforme 100% Santé, l’heure d’un premier bilan s’impose. Pour les associations de consommateurs, il s’avère plus que mitigé. Les assureurs avaient en effet promis de faciliter la résiliation et de rendre leurs contrats plus lisibles et compréhensibles. Mais l’opacité semble toujours de mise. Les associations de consommateurs souhaitent donc que le gouvernement force les assureurs à agir.
En février 2019, le secteur de l’assurance, les associations de consommateurs et le gouvernement s’étaient entendus sur la réforme 100% Santé. A l’époque, les compagnies d’assurance françaises avaient signé un « engagement pour la lisibilité des garanties de complémentaire santé ». Le but ? Que les consommateurs comprennent mieux les contrats, et puissent les comparer et les choisir en pleine connaissance de cause.
Pour les associations de consommateurs, les “pratiques nocives” des assureurs doivent cesser
Dix-sept mois ont passé. Et, à nouveau, quatre associations de consommateurs viennent de tirer la sonnette d’alarme. Pour elles, rien n’a fondamentalement changé. L’opacité est toujours au goût du jour. Au grand dam des consommateurs.
« Les pratiques nocives doivent cesser. En effet, parmi dix-sept des principaux organismes de complémentaires, quatorze persistent à ne pas distinguer leurs remboursements de ceux de la Sécurité sociale. De même, douze d’entre eux n’expriment pas leurs indemnisations sur l’optique, le dentaire et les audioprothèses en euros, mais avec des pourcentages supérieurs à 100 % (jusqu’à 150 %, 200 % voire 400 %) », détaillent les associations dans un communiqué commun.
“Il est important que les consommateurs comprennent les niveaux de remboursement”
Selon Olivier Gayraud, juriste à la Consommation logement cadre de vie – CLCV –, « il est important que les consommateurs comprennent les niveaux de remboursement, et, soyons fous, qu’ils puissent aussi les comparer entre elles ! ».
En conséquence, les quatre associations ont demandé au gouvernement de profonds et rapides changements. Pour, au plus tard, le 1er décembre 2020, elles réclament ainsi la résiliation à tout moment et l’encadrement par la réglementation pour la lisibilité et la comparabilité des offres.
Pour ces associations, les pouvoirs publics doivent notamment « imposer une présentation harmonisée de leurs brochures, comme l’ont fait les banques depuis 2010 ».