Une récente étude montre que les banques détiennent toujours 85% du marché de l’assurance emprunteur. Dix ans après la loi Lagarde, qui autorise pourtant les emprunteurs à opter pour un assureur tiers, rien n’a vraiment changé.
Les banques conservent jalousement leur mainmise sur le marché de l’assurance emprunteur. Securimut, une filiale de la Macif, vient de publier une étude sur le libre choix de l’assurance emprunteur. Cette étude commémore ainsi les dix ans de la loi Lagarde, publiée le 1er juillet 2010.
Les banques conservent 85% du juteux marché de l’assurance emprunteur
Cette loi autorise les emprunteurs à souscrire leur assurance auprès d’un autre organisme que la banque prêteuse, à garanties équivalentes. Des amendements ont depuis autorisé un changement d’assureur durant toute la durée du prêt. Cette ouverture a la concurrence a eu pour effet de faire baisser les tarifs. Mais elle n’a pas vraiment bousculé l’hégémonie des banques.
L’étude de Securimut révèle en effet que les organismes bancaires détiennent encore 85% des assurances emprunteurs du marché. « Malgré les efforts du législateur pour favoriser le libre choix de l’assurance emprunteur, ce marché évolue à l’encontre de son environnement réglementaire », détaille le texte.
Pratiques anti-concurrentielles
Pire : il semblerait que certaines banques abusent de pratiques anti-concurrentielles pour garder le contrôle de ce juteux marché (6 milliards d’euros de cotisations annuelles). Non respect des délais de réponses, refus pour non-équivalence sans justification, pressions sur les emprunteurs… Securimut pointe des pratiques peu reluisantes.
L’assurance emprunteur est en effet particulièrement rentable, avec des marges allant jusqu’à 40%. Une aubaine, surtout dans une période où les taux d’intérêt sont bas. Dès lors, les banques semblent prêtes à tout pour conserver l’emprunteur dans leur giron. C’est d’autant plus aisé que l’assurance emprunteur demeure un produit mal connu. Ce qui ne facilite pas son ouverture à la concurrence.
Vers une obligation d’information des banques ?
Un nouvel amendement pourrait prochainement rendre obligatoire une information des banques sur les modalités de cette assurance et sur les possibilités de changer d’organisme. Les banques devraient transmettre ces informations un fois par an à tous leurs clients disposant d’un crédit immobilier. De quoi enfin laisser la concurrence s’exercer ?