Pour les dirigeants du secteur des banques et assurances, l’Intelligence Artificielle (IA) est une technologie cruciale pour l’avenir. Selon une étude récente, ils sont ainsi une écrasante majorité à vouloir augmenter leurs investissements dans ce domaine. Pour des gains variés : diminution des coûts et de la charge de travail, meilleure personnalisation de l’expérience client ou accélération des innovations. Etat des lieux.
ThoughtSpot a commandé au cabinet Economist Intelligence Unit l’étude « L’avenir en face: l’intelligence artificielle et le secteur des services financiers ». Selon cette étude, l’IA est au cœur de la stratégie des banques et assurances. Ainsi, 86 % des dirigeants du secteur prévoient d’augmenter leurs investissements technologiques en IA d’ici 2025. Une nécessité pour profiter de ses bienfaits. En effet, seules 15% des entreprises interrogées utilisent déjà largement l’IA. Et plus de la moitié ne l’ont absolument pas encore intégrée dans leurs processus.
L’IA va bouleverser les services financiers, en particulier les assurances
Mais l’un des plus grands enseignements de l’étude est la disparité régionale dans la façon d’envisager l’IA. Ainsi, concernant ses bienfaits, la zone Asie-Pacifique pointe, largement en tête, la réduction de charge de travail et la réduction des coûts. La zone Amérique met plutôt en avant la capacité accrue à gérer de grands volumes. Les Européens mettent en première position l’augmentation de la satisfaction client et l’amélioration des données prédictives. Mais leurs réponses sont plus équilibrées : aucun aspect ne domine largement les autres, contrairement aux deux autres zones.
Les mêmes disparités se retrouvent sur la façon dont l’IA va modifier l’activité des compagnies d’assurance. La diminution des coûts arrive en tête pour l’ensemble du monde et pour les zones Europe et Asie Pacifique. Mais elle est perçue comme secondaire dans la zone Amérique. A l’inverse, pour les dirigeants de cette zone, l’IA va profondément transformer la façon dont les assurances innovent. Un aspect largement mis de coté par les dirigeants des deux autres zones.
Avec l’IA, les entreprises financières américaines privilégient l’innovation, les européennes l’expérience client, celle de la zone Asie-Pacifique la réduction des coûts
L’augmentation du besoin technologique à forte valeur ajoutée est prépondérante pour les zones Amérique et Asie-Pacifique. Mais délaissée par les Européens. Enfin, la question des changements réglementaires préoccupe plus nettement les Européens – rien d’étonnant, l’Europe étant le berceau du RGPD.
Pour résumer, la zone Amérique voit l’IA, dans les services financiers, essentiellement sous l’angle de l’évolution technologique, de l’innovation et de la capacité à gérer de grands volumes. La zone Asie-Pacifique est plus sensible à l’amélioration de l’efficacité et la réduction des coûts. Et l’Europe privilégie la question du client, son expérience, sa satisfaction, ses données et leur protection.
L’IA devrait donc modifier en profondeur ces trois grands aspects du secteur des assurances. Mais chaque région du monde semble déterminée à privilégier, dans un premier temps, l’un des trois.