Le déconfinement n’a pas permis à l’industrie cinématographique et audiovisuelle française de se relancer. Les tournages sont en effet toujours bloqués, faute d’assurance ad hoc. Les assureurs refusent ainsi de couvrir les risques liés au Covid-19. Un fonds d’indemnisation temporaire devrait être mis en place par le gouvernement à partir du 1er juin, et pourrait débloquer la situation.
Le confinement a logiquement imposé un arrêt à l’ensemble des tournages en cours en France. Mais, contrairement à de nombreux autres secteurs de l’économie, le déconfinement du 11 mai 2020 n’a pas permis à l’industrie cinématographique de reprendre.
Pour que les tournages reprennent, “il faut que les assurances jouent le jeu”
Pour une raison simple : les assureurs refusent de couvrir les risques liés au coronavirus. Si un comédien tombe malade ou si plusieurs techniciens sont touchés, l’assurance n’indemnisera pas le film. Devant le risque, aucune société de production ne peut donc démarrer un tournage.
Ce manque de soutien des assureurs déçoit et inquiète les équipes travaillant dans ce secteur. L’audiovisuel emploie, rappelons-le, plus de personnes que l’industrie automobile en France ! “Il faut que les assurances jouent le jeu. Car il y a quelque chose qui ne va pas. Sur n’importe quel tournage, avant la crise du Covid, un acteur pouvait tomber malade, contaminer des gens si c’était la grippe, une gastro, etc, ou même un acteur pouvait se casser la jambe, et mettre le tournage en stand-by et mettre en péril le film. C’était possible ; les assurances suivaient ça. Il faut qu’elles nous suivent”, expose Sébastien Marnier. Ce réalisateur a vu le tournage de son troisième long métrage reporté sine die.
Vers un fonds d’indemnisation temporaire le 1er juin 2020 ?
D’autres sont plus optimistes, comme le chef opérateur Julien Poupard : “Le nerf de la guerre, ce sont les assurances. Les conditions seront établies avec les assureurs. En veillant à ce que cela n’impacte pas les films. Avec du bon sens, on doit pouvoir trouver une manière de faire”.
Pour pallier le refus des assurances, le gouvernement va, de son côté, mettre en place un fonds d’indemnisation temporaire pour les tournages. Le CNC devrait gérer ce fonds, d’un montant d’environ 50 millions d’euros. Il pourrait voir le jour le 1er juin 2020, et fonctionnera “au cas par cas”. Ce fonds pourrait débloquer la situation : “On aperçoit la lumière au fond du tunnel”, se réjouit ainsi Hugo Rubini, principal courtier en assurances du cinéma.