L’inquiétude ne cesse de grandir chez les PME et ETI de France. En effet, les assureurs crédits se sont désengagés massivement de nombreux secteurs d’activité, jugés à risque. Ces entreprises sont donc forcées de limiter les crédits accordés à leurs clients et partenaires. Provoquant par contre-coup des soucis de trésorerie qui risquent de freiner la reprise économique espérée.
Le déconfinement va-t-il permettre la reprise économique souhaitée par les autorités ? Rien n’est moins sûr, devant l’état de fragilité des PME et des ETI de France. Déjà durement touchées par les effets de la crise du Covid-19, elles font face à une nouvelle épreuve : le désengagement des assureurs crédit.
« Les feux sont au rouge : les assureurs-crédit se désengagent massivement »
L’Etat a pourtant lancé un dispositif de réassurance publique (CAP, CAP+) sur les encours d’assurance-crédit, dès le début du confinement. L’exécutif a ainsi alloué dix milliards d’euros, plus deux milliards d’euros réassurés par Bpifrance et destinés à l’assurance-crédit à l’exportation. Mais ce dispositif n’a visiblement pas suffi.
« Les feux sont au rouge : depuis le début du confinement, les assureurs-crédit se désengagent massivement. Certains secteurs considérés par eux comme ‘à risque’ font même l’objet d’une politique systématique de radiation des couvertures. En brisant la chaîne des paiements, le risque est aujourd’hui bien réel de bloquer la reprise économique et de précipiter des entreprises déjà fragiles vers la défaillance », pointe la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), dans un communiqué.
Vers de graves problèmes de trésorerie pour les PME et les ETI
Sans assurance, les PME et ETI se retrouvent obligées de refuser tout crédit. Générant des situations complexes (voire intenables) pour leurs clients et partenaires. De nombreuses entreprises doivent ainsi payer leurs fournisseurs comptant. «Tout le monde se retrouve à devoir payer au pied du camion, à la commande parfois, ou à la livraison, et c’est tout le système de relations inter-entreprises qui se retrouve pris en étau», pointe François Asselin, président de la CPME.
Les effets sont malheureusement connus. Les difficultés de trésorerie risquent de se multiplier, surtout après la parenthèse imposée par le confinement. Les PME et ETI aux reins peu solides risquent de ne pas y survivre. Certains secteurs sont particulièrement touchés, comme le bâtiment. Ce jeudi 14 mai, trois organisations professionnelles du bâtiment, Artema, DLR, Evolis, ont ainsi saisi la médiation des entreprises face au désengagement des assureurs crédits.