Les renégociations des assurances entreprises pour l’année 2021 battent leur plein, en pleine crise du Covid-19. La pandémie a provoqué une véritable bascule du rapport de force entre professionnels et assureurs. Des hausses de tarif sont donc à prévoir, mais aussi des franchises plus élevées, et des exclusions de garantie plus nombreuses.
« Les renouvellements se passent très mal, c’est un massacre », s’alarme Michel Josset, de l’Association pour le Management des Risques et des Assurances de l’Entreprise (AMRAE). Les mots sont forts. Mais les négociations entre entreprises et assurances pour renouveler les contrats pour 2021 sont extrêmement tendues. Suite à la crise sanitaire, qui les a fragilisés, les assureurs imposent une hausse des tarifs généralisée. Anticipées par l’AMRAE, ces augmentations sont difficilement acceptées par les entreprises.
Assurances entreprises : une bascule du rapport de force
Le rapport de force, jusqu’ici plutôt favorable aux entreprises, a d’ailleurs basculé cette année du coté des assureurs. Ces derniers veulent limiter au maximum les risques et leurs impacts financiers. Notamment via une hausse des franchises et des exclusions de garantie. « Ce n’est pas seulement un problème de primes qui augmentent. On sent qu’on fait face à une évolution majeure de l’équilibre entre les assureurs et les entreprises. On observe une rétraction significative et durable de l’offre d’assurance en grands risques », pointe Michel Josset.
Tous les assureurs réclament notamment que les entreprises signent des avenants précisant qu’elles ne sont pas couvertes en cas de pandémie. Le passage au tribunal de certains assureurs, dont les contrats “pertes d’exploitation” n’étaient pas assez clairs, a laissé des traces. « Les assureurs « cuirassent » la rédaction des contrats (les « wordings ») pour les rendre moins sensibles à des interprétations qui leur seraient défavorables », résume Frédéric Durot, directeur technique pour le courtier Siaci Saint Honoré.
Des exclusions de garantie pour les pandémies, les cyberattaques, les mouvements populaires…
Mais les exclusions de garantie ne concernent pas uniquement la pandémie et le Covid-19. Les assureurs « en profitent pour faire un grand toilettage de tous les sujets qui les mettraient peut-être en difficulté. Ils embarquent la pandémie, mais également le risque cyber. Les assureurs réduisent aussi les garanties grèves, émeutes et mouvements populaires, notamment pour tout ce qui concerne le commerce de détail », détaille François Leduc, directeur général délégué chez le courtier Verspieren.
Les nouveaux contrats d’assurance entreprises devraient donc être plus chers, avec des franchises plus hautes et davantage de garanties exclues. Pas de quoi aider des entreprises déjà durement touchées par la crise sanitaire actuelle…