Programmé depuis quelques années, l’essor de la télémédecine est devenu, avec le confinement, une réalité. Le nombre de téléconsultations a en effet explosé. Créant de nouvelles habitudes, de nouveaux réflexes. Ils pourraient perdurer et transformer l’expérience patient. C’est du moins l’ambition du secteur, qui y voit l’occasion, notamment, de désengorger durablement les services d’urgence.
Voici plusieurs années que le ministère de la Santé, en France, voit dans la téléconsultation une solution potentielle pour répondre à l’engorgement des services d’urgence. En septembre 2018, la ministre des Solidarités et de la Santé reçoit ainsi le rapport Messier. Ce texte porte sur “les soins non programmés, entendus comme ceux devant répondre à une urgence ressentie, mais ne relevant pas médicalement de l’urgence et ne nécessitant pas une prise en charge par les services hospitaliers d’accueil des urgences”.
Avec le confinement, la télémédecine passe de 0,1% à 28% des consultations !
Le rapport estime ainsi que la téléconsultation est une voie d’avenir, qu’il faut fortement encourager. D’après le texte, la télémédecine permet en effet, “dans deux tiers des cas, de prodiguer un conseil téléphonique évitant un passage aux urgences, voire une consultation médicale. L’usage de la télémédecine pourrait être développé dans ce cadre.”
Dès lors, les autorités militent pour un développement de la télémédecine, afin de changer les habitudes des patients. Mais les résultats n’étaient pas à la hauteur des ambitions. Du moins, jusqu’au confinement. Ce dernier a en effet provoqué un véritable boom de la télémédecine. Selon l’Assurance-maladie, plus de 1 million de téléconsultations ont ainsi été facturées entre le 6 et le 12 avril 2020. Soit 28 % de l’ensemble des consultations. Contre 0,1% entre le 2 et le 8 mars !
Une transformation durable de l’expérience patient
Plus intéressant encore : d’après Doctolib, 15 % des utilisateurs de la télémédecine ont entre 55 et 64 ans et 11 % sont âgés de plus de 65 ans. Cette période de confinement a donc permis de développer de nouvelles pratiques, y compris chez les plus âgés. Elle oriente l’expérience patient vers une utilisation accrue des outils numériques.
Et tout porte à croire que ces transformations pourraient être durables. Les autorités et les professionnels du secteur militent en effet dans ce sens. Faire de la crise sanitaire l’occasion de métamorphoser en profondeur l’expérience patient, pour mieux l’adapter aux réalités des services soignants d’aujourd’hui : tel est le défi que veut relever le secteur de la médecine !