En France, les mutuelles ont réalisé des économies estimées à 2,6 milliards d’euros durant le confinement. Enfermés chez eux, les Français ont en effet limité leurs visites chez les professionnels de santé. Dans l’optique de financer la relance de l’économie française, le gouvernement envisage de taxer les mutuelles pour récupérer une partie de ces économies. Les organismes de prévoyance estiment, au contraire, que le rattrapage post-confinement risque de représenter un surcoût pour elles. Elles menacent donc de répercuter cette taxe sur les cotisations des adhérents.
La crise du Covid-19 va-t-elle, ou non, bénéficier aux mutuelles ? Pour le gouvernement, la réponse est clairement oui. Durant le confinement, les Français ont en effet limité considérablement leurs visites chez les professionnels de santé. Et si l’Assurance Maladie a payé un lourd tribut à la crise sanitaire, les mutuelles auraient, au contraire, réalisé de belles économies. Les autorités estiment que, durant le confinement, les organismes de prévoyance ont économisé 2,6 milliards d’euros.
Vers une “contribution exceptionnelle” des mutuelles en France, financée par les économies réalisées pendant le confinement ?
Face au déficit de l’Assurance Maladie, que le Covid-19 n’a donc fait qu’accentuer (il devrait atteindre 31 milliards d’euros fin 2020), et ayant besoin de fonds pour financer la relance, l’État envisage de mettre sur pied une réforme dite « contribution exceptionnelle », sur les complémentaires santé d’ici la fin de l’année 2020. Ce prélèvement supplémentaire devrait être calqué sur la taxe de solidarité additionnelle, portant déjà sur les assurances santé.
Mais l’annonce gouvernementale a provoqué une véritable levée de boucliers du coté des mutuelles. Elles estiment en effet que le déconfinement a provoqué un rattrapage chez les particuliers Les soins dentaires et les analyses médicales, notamment, ont connu un bond spectaculaire depuis le 11 mai 2020. Les mutuelles craignent également une aggravation de certaines pathologies, faute d’avoir été correctement suivies pendant le confinement.
La menace voilée des mutuelles
Difficile de démêler, dans ces affirmations, la réalité des éventuelles exagérations destinées à faire pression sur les autorités. Dans tous les cas, les mutuelles ont menacé, à mots couverts, de répercuter cette taxe sur les cotisations des particuliers. “Il faut voir exactement quel dispositif sera arrêté. Notre volonté, c’est de répercuter le moins possible cette taxe sur les prix. Mais tout dépendra de la réalité de notre marge de manœuvre”, ont déclaré les représentants des complémentaires santé. Une façon de peser dans le débat face au gouvernement.