La crise du Covid-19 a provoqué une spectaculaire baisse de la sinistralité automobile en France. Pour autant, l’exemple de la Chine montre que le déconfinement peut s’accompagner d’un boom de la circulation automobile. Provoquant, de fait, une forte hausse de la sinistralité. Elle pourrait ainsi contrebalancer, sur l’année, les économies réalisées par les assureurs durant le confinement.
C’est un fait établi : le confinement se traduit par une sinistralité automobile en chute libre en France. Les spécialistes estiment la baisse entre 65 et 80%. Des chiffres considérables, induisant d’importantes économies, qui poussent des particuliers à réclamer un geste au secteur de l’assurance. Certains assureurs, comme la Maif, ont d’ailleurs déjà remboursé la somme économisée à leurs sociétaires.
En Chine, “une hausse très forte de l’usage des véhicules par les particuliers” à la fin du confinement
Pour autant, cette embellie risque d’être ponctuelle. En effet, de nombreux professionnels du secteur anticipent une hausse de la sinistralité à la fin du confinement. La présidente de la Fédération Française de l’Assurance Florence Lustman cite ainsi l’exemple de la Chine. « La fin du confinement a vu une hausse très forte de l’usage des véhicules par les particuliers qui craignaient de prendre les transports en commun », précise-t-elle.
Un phénomène qui pourrait être encore accentué par l’envie de vacances et de changement d’air de la population. Les Français vont ainsi préférer les séjours sur le territoire national, et choisir majoritairement la voiture, plutôt que l’avion ou le train. « Des exemples de crises passées ont montré que les Français, faute de pouvoir partir à l’étranger, font généralement un usage accru de leurs véhicules durant leurs congés sur le territoire national », détaille Florence Lustman. Plus de circulation automobile signifie mécaniquement des sinistres plus nombreux.
Les assurances anticipent une sinistralité automobile en hausse
Dans une note interne révélée par nos collègues de l’Argus, Axa France s’appuie sur les mêmes perspectives. L’assureur part ainsi du principe que « la diminution du nombre de sinistres auto et MRH pendant le confinement est contrebalancée par les surcoûts liés à la crise sanitaire et par l’anticipation d’une hausse de la sinistralité post confinement ».