Le 7 décembre 2020, le gouvernement a annoncé le gel des primes d’assurance en 2021 pour les secteurs les plus durement touchés par la crise sanitaire. Cet accord est le fruit d’une difficile négociation les assureurs. Mais il ne satisfait pas pour autant les professionnels de l’hôtellerie et de la restauration. Explications.
Une bonne nouvelle en trompe-l’oeil ? Au terme d’une rencontre avec les principaux assureurs de France, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a annoncé, ce 7 décembre 2020, un gel des cotisations d’assurance professionnelle en 2021, pour les secteurs le plus touchés par la crise sanitaire. L’accord concerne ainsi l’hôtellerie, les cafés, la restauration, l’événementiel, le tourisme, le sport et la culture. Les sociétés de moins de 250 salariés de ces secteurs ne connaîtrons pas d’augmentation de leur contrat d’assurance professionnelle multirisque.
Gel des primes d’assurance : Axa dénonce un “chantage scandaleux”
Cette réunion a débouché sur deux autres mesures. L’accord prévoit d’abord d’offrir “gratuitement en 2021 aux mêmes entreprises une couverture d’assistance pour les chefs d’entreprises et les salariés quand ils ont été touchés personnellement par le coronavirus”. Le texte prévoit aussi la création d’une médiation entre les assureurs et les entreprises. Cette autorité gérera les litiges, à l’image de ce qui existe déjà pour les particuliers.
Pour autant, cet accord continue de faire grincer de nombreuses dents. Du coté des assureurs, certains estiment que le gouvernement est passé en force. Bruno Le Maire a en effet menacé de soutenir un amendement déposé au Sénat visant à instaurer une contribution exceptionnelle de 2 % sur les primes versées au titre des contrats d’assurance dommage, si les assureurs ne validaient pas l’accord. Le PDG d’Axa Franc, Jacques de Peretti, a ainsi dénoncé un “chantage scandaleux”.
Pour les professionnels de l’hôtellerie et de la restauration, cet accord “est totalement insuffisant”
Mais cette mesure ne convainc pas non plus les professionnels de l’hôtellerie et de la restauration. Pour Alain Grégoire, coordinateur national sur le dossier assurance de l’Umih, le principal syndicat de l’hôtellerie restauration, cet accord “n’est pas à la hauteur de ce à quoi Bruno Le Maire s’était engagé vis-à-vis de la profession, à savoir la capacité à prendre en charge a minima 30 % des pertes d’exploitation du 15 mars au 2 juin. (…) La déception est immense pour la filière”.
De plus, selon Didier Chenet, président du syndicat patronal des indépendants de l’hôtellerie restauration, ce gel des primes, “est totalement insuffisant, parce que les assureurs ont dénoncé une très grande majorité de contrats en proposant des conditions inférieures à ce que nous avions avant”. Le torchon continue donc de brûler entre assureurs et entreprises…