L’image du secteur de l’assurance a souffert durant la crise du Covid-19. En particulier sur la question des pertes d’exploitation des entreprises. Pour Gwenaël Hervé, DG d’Hiscox France, le secteur doit restaurer une nécessaire confiance auprès des assurés. Et, pour cela, il doit hausser son niveau d’exigence.
Dans une tribune récente, Gwenaël Hervé, directeur général France de la compagnie d’assurance professionnelle Hiscox, revient sur l’impact de la crise du Covid-19 sur la confiance des assurés pour le secteur des assurances. Il évoque notamment l’épineuse question des pertes d’exploitation des entreprises. Gwenaël Hervé rappelle sur ce sujet que “ce n’est ni dans la vocation ni même dans la capacité des assurances de couvrir les risques systémiques”.
“Pour rétablir la confiance, le secteur de l’assurance ne peut faire l’impasse d’une réflexion collective”
Mais il reconnait que, “pour rétablir la confiance, le secteur de l’assurance ne peut faire l’impasse d’une réflexion collective. Afin de tirer les leçons de la crise, il doit aujourd’hui relever son niveau d’exigence, aussi bien matière de pédagogie que d’offre, et en réaffirmant son rôle social”. Pour lui, le secteur des assurances doit relever trois défis complémentaires.
Le premier (et le plus important) est celui de la pédagogie. “Face aux incompréhensions, nous devons développer des contrats plus clairs, plus transparents, mais aussi mieux adaptés, utiles et activables en cas de besoin”, détaille Gwenaël Hervé. Les documents fournis aux assurés doivent considérablement gagner en clarté. Pour restaurer la confiance, le secteur doit s’appuyer sur “la transparence et les conditions d’un choix libre et pleinement informé”.
“Plus de flexibilité sur la gestion du contrat”
Second défi : améliorer les offres. L’objectif est d’impliquer plus largement l’assuré dans ses choix, pour qu’il devienne acteur de son contrat d’assurance. Les offres doivent pour cela gagner en souplesse. “Au-delà de ce choix initial, il faut lui fournir plus de flexibilité sur la gestion du contrat : révision des modalités de paiements des primes, modifications contractuelles en cours de vie, options on demand et pay as you run…”, défend Gwenaël Hervé. La gestion des sinistres doit également être décomplexifiée. Pour réaliser ces objectifs, un recours accru à la digitalisation semble d’ailleurs indispensable.
Troisième et dernier défi : réaffirmer le rôle social des assurances. “Nous devons donner encore plus de sens à nos activités à travers un accompagnement renforcé de nos clients et partenaires, ou de l’économie dans son ensemble, et être en résonance avec les valeurs sociales qui participent de notre identité (mutualisation, développement durable, solidarité…)”, conclut l’assureur.