Le gouvernement a confirmé ce 29 mai 2020 la mise en place d’un fonds d’indemnisation exceptionnel pour les tournages cinéma. D’un montant de 50 millions d’euros, il permettra ainsi d’assurer cette activité contre une interruption liée au Covid-19. Un risque que les assureurs refusaient de couvrir, empêchant la reprise de la filière audiovisuelle en France. Actif dès ce lundi 1er juin 2020, ce fonds va permettre aux tournages de reprendre.
Le confinement a stoppé net la filière cinéma et audiovisuel en France, le 17 mars 2020. Plusieurs centaines de tournages ont été brutalement arrêtés. Mettant ainsi en danger une industrie cruciale pour le PIB et l’emploi en France. Plus problématique encore : l’activité n’a pas pu reprendre malgré le déconfinement. En effet, aucun assureur n’a accepté de couvrir les risques d’interruption de tournage liés au Covid-19.
Un fonds d’indemnisation de 50 millions d’euros, géré par le CNC
Le gouvernement a donc décidé de soutenir la filière, par un fonds d’indemnisation ad hoc. Annoncé depuis une quinzaine de jours, le ministre de la Culture Franck Riester et le Président de la République Emmanuel Macron l’ont officialisé le 29 mai 2020, suite à son adoption par le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC). Ce fonds, d’un montant de 50 millions d’euros, sera opérationnel à compter du 1er juin 2020.
« Les tournages sont l’activité essentielle sur laquelle repose l’économie du secteur. Ce sont eux qui font vivre toute la chaîne, des auteurs aux salles. La première des priorités reste le respect des règles sanitaires, mais ce fonds va apporter une sécurité indispensable dans le cinéma et l’audiovisuel », précise Franck Riester.
Enfin couverts, les tournages vont pouvoir reprendre
Géré par le CNC, ce fonds couvrira les dépenses engagées en cas d’arrêt de tournage dont la cause serait liée au Covid-19, jusqu’à 20% du capital assuré (avec un plafond de 1,2 M€). Une franchise de 15% du coût du sinistre restera à la charge du producteur (plafonnée à 1% du capital assuré). Les équipes du tournage seront indemnisées au niveau des minima de la convention collective. Pour être couvert, le tournage doit s’inscrire au préalable, avant tout sinistre, auprès du CNC.
« Grâce à ce fonds annoncé par le Président de la République, il devient possible de mettre en place avec les assureurs privés des contrats d’assurance couvrant le risque au-delà du plafond de 1,2 M€. Les échanges se poursuivent pour compléter ce dispositif avec d’une part la Commission européenne pour couvrir plus largement les tournages dans l’espace européen ou les co-productions, ainsi qu’avec les Régions qui le souhaitent au regard des enjeux d’attractivité territoriale, ainsi que des partenaires privés», complète Franck Riester. De quoi faire enfin redémarrer les tournages et l’activité de la filière.